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Publié jeudi 3 avril 2008 | Mis à jour le lundi 22 août 2016
La technique humide sur humide se pratique sur des feuilles de papier aquarelle (par ex MONTVAL 300 gr 55x 65 cm) tendues sur chassis nu (chassis de taille 12 P pour ce format de feuilles).
J’ai déjà évoqué cette manière de préparer le papier dans un article précédent.
Cette technique est entièrement basée sur une observation précise du cycle de l’eau qui détermine, pour chacun de ses temps forts, l’utilisation d’outils spécifiques.
1. Le tout début du travail
Inondation totale :
Le peintre a choisi d’imbiber totalement d’eau le papier sec, tendu comme une peau de tambour sur le chassis nu ; il utilise pour cela une brosse en poils de chèvre, si douce que son toucher soyeux ne risque pas de blesser les fibres du papier.
La brosse passe et repasse sur la surface qui, peu a peu, devient brillante comme un miroir et commence à gondoler un peu.
Voir ou acheter une brosse en poils de chèvre
Inondation partielle : Le peintre peut également choisir de ne pas imbiber tout le papier mais de simplement réaliser, à l’aide de cordons d’eau, un dessin de son sujet à l’intérieur duquel il injectera, dans un second temps, des pigments bien concentrés ; il utilise alors un pinceau à réserve d’eau.
Les pinceaux à réserve classiques en petit gris sont un peu mous pour ce type de travail : on leur préfèrera des pinceaux plus nerveux en poils synthétiques type Aquarellys de chez Leonard ou Spin Synthetics de chez Da Vinci.
Voir ou acheter un pinceau à réserve en poils synthétiques
2. Après l’inondation totale
Sous l’action de l’eau, notre papier tendu sur le chassis gondole fortement et sa surface a pris l’aspect d’un miroir.
Il faut alors évacuer le surplus d’eau en inclinant le support pour éviter les flaques trop difficiles à contrôler.
Trois types d’outils sont ensuite nécessaires qui correspondent aux trois étapes majeures du séchage progressif du papier.
Entrent ici en action les petits gris et autres pinceaux à réserve, pour déposer sur le papier des pigments assez concentrés qui viendront se fondre dans l’eau pour réaliser des fondus, des ciels ou des ambiances lumineuses plus ou moins diffuses .
Voir ou acheter un pinceau à réserve en petit gris
Le papier a séché encore un peu et la brillance n’est visible que dans les creux du papier : les pinceaux sans réserve d’eau entrent en scène pour déposer des pigments épais ou crémeux qui permettront de réaliser les ombres et les accentuations.
Ces pinceaux, type Sepia Deco de chez Raphaë l ou Nova de chez Da Vinci, n’ont pas de ventre et sont en poils synthétiques : ils apporteront donc beaucoup de couleur et peu d’eau sur votre papier, limitant la fusion et le déplacement des pigments.
Voir ou acheter un pinceau sans réserve
Le papier ne brille pratiquement plus : c’est le moment idéal pour le ballet des brosses carrées : trempées dans l’eau claire et égouttées sur un chiffon ou le bord d’un pot, elles conservent une petite goutte d’eau qui, au contact du papier, pousse les pigments fraîchement déposés et ouvre de très beaux blancs dans la matière en suspension.
Tout est difficile, à ce moment-là , la bonne humidité du papier, le bon essorage de la brosse, la bonne vitesse de déplacement de la brosse sur le papier, qui va permettre à l’eau de faire son travail.
Il faut choisir ces brosses en poils synthétiques, à la fois minces et nerveuses, pour la précision du travail.
Voir ou acheter une brosse plate
Le spalter (pinceau sans réserve plat, large et doux en poils synthétiques), quant à lui, est un outil polyvalent.
Il peut être utilisé tout au long du cycle de l’eau pour :
Pour illustrer mon exposé, voici un extrait d’un drapé monochrome, où l’on voit concrètement les 3 étapes décrites plus haut :
1. le fondu uni qui a servi de fond au tableau, posé au pinceau à réserve d’eau en petit gris dans l’humide-brillant
2. les ombres et accentuations posées au pinceau sans réserve dans le mi-mat
3. les blancs levés dans le mat-frais à la brosse carrée pour faire apparaître les zones de lumière.
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